LA TOUR DE PÉNERF
La tour vous parle
Presqu’île de Pénerf, à gauche la rivière du même nom, à droite l’Atlantique. En bas à droite, la Tour des Anglais…
La Tour des Anglais est le seul monument de la commune classé au deuxième inventaire des Monuments historiques. Patrimoine rare et original, il est important de la préserver des intempéries et de la montée des eaux qui la menacent.
Où est situé ce monument ?
Il se trouve au sud-ouest de la presqu’île de Pénerf séparé de l’actuel rivage par une centaine de mètres de rochers assez plats.
Comment pourrait-on décrire cet édifice ?
Il comprend d’abord un soubassement tronconique d’environ 8,20m de diamètre à la base, 7,70m au sommet et 1,70m de hauteur. Hauteur et diamètre de base sont approximatifs par suite de l’irrégularité de la roche sur laquelle il est fondé. Ce soubassement est constitué de pierres appareillées, restaurées et rejointe en 1978 après qu’une très grande quantité de ciment eut été injectée en son centre. Il est à noter que cette hauteur correspond à celle de la falaise du rivage actuel.
Au-dessus de ce soubassement, est posé un autre tronc de cône de 3,80m de hauteur avec des diamètres de 5,60 m et 4 M. Les murs, de un mètre d’épaisseur, semblent construit en « pierres de la côte » (schiste arrachés aux roches voisines) à l’exception du tour de deux meurtrières, en pierres de taille de granit, situées à 2,50m au-dessus du premier soubassement, en direction de la mer, sensiblement au sud et à l’ouest. Tout ce tronc de cône a été rempli à une époque inconnue, probablement assez ancienne, de sable et de galets pour alourdir l’ensemble et assurer ainsi une meilleure assise contre l’assaut des vagues.
Au-dessus encore, un cylindre de 4m de diamètre et 9,20m de hauteur constitue le corps proprement dit. La porte d’accès (1,50m x 1,05m) est située à sa base vers le nord-est. Les murs d’une épaisseur de 1m délimitent un espace intérieur de 2m de diamètre, composé de trois étages séparés par des planchers soutenus chacun par deux poutres de 20cm au carré encastrées dans les murs. Ces murs sont creusés pour laisser place à deux cheminées, l’une au premier niveau vers le sud-est, l’autre au troisième vers le nord-ouest, ainsi qu’à trois lucarnes. Celle du premier niveau au sud-ouest face à la mer, celles des niveaux supérieurs au nord-est, au-dessus de la porte. Ce corps principal est couvert d’une terrasse en forme de coupole aplatie de 4m de diamètre et percée d’un trou d’accès.
Pour couronner le tout, un parapet de 1m de haut et 0,25m d’épaisseur est soutenu par des corbeaux en granit encastrés à 20cm en dessous de telle sorte que le parapet a un diamètre intérieur de 4,60m. A l’exception du premier soubassement et des dits corbeaux, tout est recouvert d’un crépi relativement récent.
Pourquoi ce nom Tour des Anglais ?
Avec un tel nom et les mâchicoulis, on pense à une tour destinée à se protéger de nos voisins anglais mais cette explication n’est pas appropriée. En effet, elle n’a été appelée ainsi qu’après 1910, auparavant toutes les références évoquent la Tour de Pénerf ou parfois Tour Blanche.

Quelle étaient les fonctions de cette Tour ?
Il s’agissait d’une tour de défense comme le suggère les meurtrières et le mâchicoulis, mais aussi d’une tour de guet car elle dresse ses 15 mètres de haut au-dessus d’un paysage très plat.
Mais enfin et surtout c’était un ancien phare, appelé auparavant tour à feu ou fanal. En effet, un écrit de 1753 conservé au SHAT (service historique de l’armée de terre) de Vincennes indique «on a construit sur la pointe de Pénerf une tour qui sert de fanal ».
Elle a par ailleurs servi d’amer.
Quand cette Tour a-t-elle été construite ?
Armand- Louis-Bon Maudet de Penhoët signale que la tour a été construite sous François 1er, sur la terre ferme mais il ne précise pas de quel François 1er il s’agit : le duc de Bretagne qui régna de 1442 à 1450 ou du roi qui gouverna la France de 1515 à 1547. Robert Le Quinio spécialiste en la matière affirme : « A défaut d’autres hypothèses plus plausibles, nous ferons construire sous François 1er et pour nous ce sera le roi. Nous pensons en effet que dès 1800 le nom de François 1er évoquait plus Marignan que Suscinio… De plus le célèbre routier de Garci Ferrande composé en 1484 consulté à la bibliothèque de l’Arsenal ne mentionne pas la Tour ».
En quoi consistait la batterie de Pénerf ?
Au XVIIe et au XVIIIè siècle, la tour, associée à un corps de garde, une poudrière, une guérite et un dépôt de boulets, constitue la batterie de Pénerf.
Pour en savoir plus sur la Tour des anglais, il est possible de consulter le document de Robert Le Quinio dans les mémoires de la société Polymathique du Morbihan 1994
Vous l’avez vu, la Tour a toujours été photographiée. Voici quelques clichés plus récents:
