BEAUX TEMOIGNAGES
Les années 60 à Damgan: 2 beaux témoignages!
22 mars 2019 Damgan Histoire et Patrimoine Aucun commentaire Modifier
Près de 50 personnes ont participé à la « conférence » sur la vie à Damgan pendant les années 1960 aux années 1980, que nous avons organisé le 14 mars, autour d’une rencontre et d’un échange avec Michel Le Pehun et Mado Le Gouëff. Voici le résumé de ces témoignages forts passionnant.
En fin d’article, les compte-rendu du Télégramme et de Ouest-France.
Les années 60 à Damgan
Michel Le Pehun a d’abord évoqué ses souvenirs du travail à la ferme de ses parents en 1960 -70. Ceux-ci pratiquaient la polyculture, ils avaient 15 vaches. Ils avaient 2 chevaux, une charrue, une herse mais pas de tracteur. En 1950, il y avait 50 fermes. C’était des petites fermes de 4 hectares et les fermes moyennes (25 ha environ) grandes fermes pour Damgan ont depuis progressivement disparu. Les surfaces n’étant pas viables, les enfants n’ont plus repris la ferme de leurs parents et sont partis travaillés ailleurs.
Suite au remembrement, la vie des agriculteurs a considérablement changé. Avant les terres cultivées se partageaient entre clos au nord du territoire (marais landier verger , vigne et prés et des sillons situés au sud de la commune qui constituaient un style de culture très spécifique.
Au printemps se déroulaient les foins qui étaient l’un des temps forts de la vie des agriculteurs : des journées de travail intense pour les petits et les grands. Le matériel était très rudimentaire, il y avait une faucheuse à cheval et les bottes étaient liées à la main. Mais cette activité donnait lieu à des moments festifs.
La principale ressource provenait de la vente du lait et du beurre qui avait une saveur particulière, principalement au printemps où il avait une couleur jaune et beaucoup plus de gout ; puisque les vaches mangeaient de l’herbe fraiche
L’arrivée des touristes a changé la vie des habitants de la commune. Ainsi avant personne ne prenait le temps d’aller à la plage « à la côte » après l’arrivée « des baigneurs » les habitudes ont changé.
Les enfants allaient à l’école à pied dès l’âge de trois ans puis en vélo. Michel Le Pehun garde bon souvenir de ces trajets parce que les enfants se retrouvaient en bandes joyeuses.
Le goémon était l’engrais traditionnel. Les agriculteurs venaient le chercher sur l’estran et chaque famille faisait son tas, mettait trois cailloux et il n’y avait jamais de conflit. Peu à peu les conseillers agricoles ont convaincu les agriculteurs d’utiliser des engrais industriels….
Le marais a été un lieu important pour l’économie de la commune par l’exploitation du sel. Puis ensuite les moutons et les vaches venaient y brouter.
Mado Le Gouëff a évoqué son enfance à Pénerf.
Sa mère était « une côtière », elle ramassait des palourdes et des bigorneaux pour les vendre ce qui constituait un revenu indispensable. Son outil de travail était « la groumène » appelé aussi à damgan « cerclouet » Pour améliorer ses revenus, elle faisait les deux marées ce qui lui permettait de récolter jusqu’à 10 kilos de palourdes, qu’elle revendait à ….
Si une côtière était installée dans un espace pour pratiquer la pêche personne ne venait la déranger.
De façon moins professionnelle, on pêchait des étrilles (chèvres), cornics (bulots) ou des berniques pour en faire des ragouts.
Le congre se pêchait avec une « foene », ici un « morio » longue perche de bois avec un crochet fabriqué par les forgerons locaux. Chacun avait ses « trous » dans lesquels plus rarement on pêchait un homard. Cette pêche était très appréciée de tous les damganais. Pour les cultivateurs, comme pour les autres, quant il y avait la marée ; les travaux de la ferme étaient mis de coté et tous se rendaient à la côte.
Des syndics, des garde-côtes et des douaniers veillaient au bon fonctionnement de l’ensemble.
Mado garde un très bon souvenir de ses études primaires dans la classe unique de l’école de Pénerf où il y avait plus de trente élèves.
Mado Le Gouëff et Michel Le Pehun gardent une nostalgie certaine de la convivialité et de la qualité de vie de cette époque. Et nous les remercions chaleureusement pour leurs témoignages.